• Qui suis-je

    Qui suis-je ?

    Avant d’être “Artiste” furry, je suis d’abord mari et père de 2 adorables filles. Mon vrai métier (celui qui me permet de payer les factures), c’est intégrateur logiciel et administrateur technique. Je fais ça depuis Octobre 2021. Auparavant, j’ai passé 20 ans à faire de la transmission radio pour les pompiers.

    C’est quoi le rapport avec le dessin ?

    J’ai jamais dit qu’il y en avait !
    A l’aube de mes 40 ans, il m’est soudain apparu comme une urgence vitale de faire de nouvelles choses. Et étant fan de photo et de choses que l’on fait soi-même, le dessin est venu naturellement. J’ai donc investi dans un crayon HB et un bloc de feuilles. Et un bouquin “le dessin pour les nuls” car j’étais franchement une buse. J’ai presque immédiatement commencé à “copier” à main levée certains dessins et des photos.

    Et le furry ?

    Vous êtes bien curieux !
    C’est simple: dans mes pérégrinations dans la quête du dessin ultime, je suis tombé sur cette communauté et ça à été le coup de cœur immédiat !

  • Qui suis-je

    Mes réseaux

    Je suis partout ! (ou presque)

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    Playstation : DanferGreymuzzle
    Xbox : DanferGrmzl
    Epic games : Danfer Greymuzzl

  • Les quatre tours : Tour Europa

    Les quatre tours : Chapitre I : Europa 151. David.

    -David ! Viens on va être en retard à l’école !
    David, huit ans, était trop préoccupé à regarder ce qui se passait sur sa droite. Déjà, il y avait cette personne bizarre. Elle ressemblait en tout point à quelqu’un de normal, mais quelque chose clochait, il ne savait pas dire quoi. Comme si cette femme n’était en fait pas humaine. Cela le fit sourire. Enfin quelque chose qui sortait de l’ordinaire.
    -David ! On va se faire gronder par Madame Stone !
    Alicia, sa petite sœur de six ans, avait vraiment peur de se faire disputer. Il faut dire que Madame Stone, la directrice de l’école, n’avait pas bonne réputation. On disait même que les enfants avaient peur d’elle jusqu’au moins l’étage 1’000’000.
    -Pars en avant, répondit David. Je te rejoins.
    -D’accord, lança Alicia en se mettant à courir aussi vite qu’elle le pouvait.
    Alicia ne risquait rien. En cette journée de Janvier, la température était de trente six degrés Celsius. Un peu frais pour cette journée d’hiver. Peut-être que la climatisation déraille, se dit David. Ce ne serait pas la première fois. Un jour l’hiver dernier, la température était descendue à vingt cinq degrés. Il se souvint qu’il était frigorifié. La température dans la tour descendait rarement sous les trente cinq degrés. Il n’y avait pas de véhicules. Soit l’on marchait, soit l’on utilisait les translateurs pour se déplacer dans l’étage. Les ascenseurs étaient réservés car il était interdit de changer d’étage, sauf autorisation spéciale.
    Car David vivait dans une tour. Une des Quatre Tours. La Tour Europa.
    En l’an 2158, la surpopulation fût telle que les Hommes décidèrent de construire quatre immenses tours pour se loger. Quatre tours identiques. Un diamètre d’environ deux cents kilomètres, et s’élevant jusqu’au delà de l’orbite géostationnaire. Trente six mille kilomètres de haut. Trois millions d’étages, ayant chacun une hauteur de plafond allant de dix à deux cents mètres selon les classes. L’Humanité avait mis cent quarante quatre ans à les construire. Le reste de la Terre était devenu un vaste champ, prévu pour nourrir les habitants des tours. Des outils automatisés s’occupaient de tout et ramenaient la nourriture par cargo dans les tours.
    Les habitants étaient distribués dans les étages par classe. Pour faire simple, plus on était riche, plus on était haut et plus la tour était agréable à vivre.
    Les 150 étages bas étaient des étages techniques. Climatisation, locaux techniques, informatique, salles serveurs, gestion des ordures, tout était fait, en automatique, dans ces 150 étages. Comme c’était automatisé, très peu de personne y avaient accès. Et c’est ce qui turlupinait David. Car la femme presque normale essayait d’ouvrir la porte qui menait aux étages techniques. Habitant l’étage 151, ils étaient l’accès principal à pied vers ces étages interdits.
    Bien qu’il n’ait que huit ans, ils se posait déjà plein de questions. Si elle était habilitée à accéder aux étages techniques, pourquoi n’avait-elle pas pris l’ascenseur ? Car elle venait forcément d’en haut. C’est la première fois de sa vie qu’il voyait quelqu’un franchir cette porte. C’était d’ailleurs la première fois qu’il voyait cette porte ouverte. Et c’était même la première fois qu’il voyait quelqu’un d’un autre étage. Peut-être était-ce pour cela qu’elle lui semblait bizarre? Les habitants des autres étages étaient-ils humains? Son esprit se mit à divaguer.
    Il tourna la tête vers sa sœur qui s’éloignait en courant de ses petites jambes ridicules.
    Il tourna la tête vers la porte de la technique.
    Autour de lui, la brume se formait, signe que la climatisation allait se remettre en route et que la température allait remonter vers quarante degrés. Les murs de métal froid reflétaient les lumières des néons du bar d’en face dont le tenancier lavait les tables. L’homme ne le regardait pas.
    Devant lui, la femme bizarre avait ouvert la porte et s’apprêtait à la franchir.
    David tourna sur lui-même pour observer le peu de passant. Tout le monde était déjà au travail, et ceux qui n’en avaient plus dormaient encore d’avoir consommés leurs peu de crédits restants dans l’alcool du bar d’en face. Dont son père.
    Personne ne le regardait.
    – Tu va faire une bêtise, chuchota une petite voix dans la tête de David.
    -Je sais, se répondit-il à voix haute.
    -Maman va te gronder. Et Madame Stone aussi.
    -Oui.
    -Et Papa va encore te frapper.
    Son visage se referma.
    -Je sais, s’avoua-t-il.
    Son père était violent quand il avait bu. Et depuis qu’il avait été licencié de l’usine de robots, il buvait beaucoup. Beaucoup trop, même. Alicia et Maman étaient ses cibles préférées, car David commençait à savoir se défendre. Ce qui ne l’empêchait pas de se prendre une bonne raclée. Parfois même il se laissait faire, dans l’espoir qu’il passe ses nerfs sur lui et que Maman et Alicia soient tranquilles. Ce qui restait globalement très rare.
    Un dernier coup d’œil circulaire. Personne ne le regardait.
    -Mauvaise idée, chuchota la voix.
    -Très mauvaise, ajouta David.

  • Canary Bay

    Canary Bay : Chapitre I

    New Bangkok. La ville du vice et de la débauche. Paul Anderton déambulait dans les rues mi bitumées, mi boueuses de la vieille ville.
    Autour de lui, les grattes ciels en partie en ruines, détruits par la Guerre du Millénaire, côtoyaient les nouvelles constructions qui arboraient fièrement leurs néons roses bonbons représentant des femmes nues ou des enseignes de maisons closes.
    Les rues fourmillaient de vendeurs à la sauvette qui tentaient de refourguer leurs rats rôtis, leurs hamburgers de poissons ou leurs insectes grillés aux visiteurs, habitants, et touristes en tout genre.
    Un homme heurta son épaule et le regarda d’un air menaçant. Paul baissa les yeux et continua sa route. Il savait comment fonctionnait ce genre de loustics. Ils savaient utiliser toutes les ruses pour vous chercher des noises. Toutes les raisons étaient bonnes pour vous tabasser. Et vous piquer votre fric, au passage.
    Il le savait mieux que quiconque, New Bangkok était une ville dangereuse. Et pour cause, il pratiquait lui aussi divers petits larcins, notamment à base d’arnaque. La baston n’était pas son truc. Parfois il bossait aussi pour des mecs pas très nets. C’est pour cette raison qu’il était là aujourd’hui.
    Il revenait de Bang Ken, au nord de New Bangkok. Il venait de réussir son meilleur coup. Son plus gros coup. Le meilleur coup qu’il aurait pu imaginer. Il avait réussi à braquer les Triades du Nord et leur voler leur bien le plus précieux.
    Il passa devant la vitrine du Maxi Monster Friend, dont le verre brouillé grisâtre laissait voir la silhouette d’une femme nue située derrière. Ses mouvements laissaient peu de place à l’imagination quant à savoir quel genre d’individu était placé derrière elle, et ce qu’il lui faisait. Il fût tenté de s’arrêter, mais préféra attendre d’avoir fini son travail.
    Sur sa gauche se profilait maintenant l’entrée du Jack Rabbit’s Royal Casino, destination préférée des touristes qui pensaient venir faire fructifier leur maigre capital dans le but de s’offrir une heure ou deux de plus avec une prostituée. Il se retourna pour être sûr de ne pas avoir été suivi, puis se dirigea vers la porte, ou un molosse en costard attendait de pouvoir casser la gueule au premier qui le ferait chier.
    “ Vous avez des armes, demanda le balèze.
    -Oui, répondit Paul. Mais pas sur moi. ”
    Il ne mentait pas, pour une fois. Il savait pertinemment que, armé, il ne serait jamais entré. L’homme le fouilla rapidement.
    “ T’a une tête de fouteur de merde, lança le videur. Si tu essayes ici, je te bute.
    -C’est de bonne guerre ”, répondit Paul l’air penaud.
    Le videur ouvrit la porte, et aussitôt une bonne odeur monta au nez de Paul. L’odeur du fric. L’endroit puait le pognon sans commune mesure. Après un grand hall avec la caisse où l’on pouvait échanger ses jetons, une vaste salle se présentait, pleine de jeux divers, et surtout de gens venus claquer leur fric.
    La moquette au sol était d’un rouge vif, et la beauté de l’endroit n’avait d’égal que la pauvreté qui régnait dans les rues, juste de l’autre côté de la porte. Les jeux étaient variés : les classiques Black Jack et tables de poker côtoyaient, dans un coin, plusieurs tables de Speed Dozer qui réunissaient un peu de monde. Le plafond était d’un blanc immaculé, orné de dorures et servant d’attache à des lustres à pampilles dont la véritable nature des diamants n’était même pas discutable
    “ Paul ! Paul qu’est ce que tu fout la ? ”
    Jimmy était arrivé de la gauche. Bien fringué, comme toujours. C’était un ami de Paul. Un peu devenu une sorte d’ange gardien qui tentait de lui éviter de faire trop de conneries.
    “ Salut Jimmy ! Tu vas…
    -Mais tu est maboul ? Tu as une quelconque idée de ce que te fera Zhen si il sait que tu est ici ?
    -T’inquiètes pas ma poule. Je suis venu me racheter. Il ne voudra plus me tuer après ça !
    -Si il te laisse le temps de parler !
    -Fais-moi confiance, Jimmy… pour une fois que je sais ce que je fait ! ”
    Jimmy fit une tête déconfite.
    “ C’est ce qui m’inquiète le plus”, répondit ce dernier.
    Ensemble ils se dirigèrent vers le fond de la salle, où une porte blindée trônait fièrement entre deux gardes du corps encore plus patibulaires que le type de l’entrée.
    “Je viens voir Zhen, annonça Paul.
    -Putain de merde, lança un des gardes. T’a des couilles pour te pointer ici après ce que t’a fait au boss.
    -C’était un malentendu, répondit Jimmy. Enfin je pense.
    -Allez entre la tafiole. Je suis pressé de voir comment il va vous buter.
    -Vous, répondit Jimmy. Comment ça, vous ? J’ai rien fait moi ! ”
    Le garde ouvrit la porte et Paul entra. Le garde bloqua Jimmy.
    “ Toi le pingouin tu reste la ”, lâcha le vigile.
    La porte se referma lourdement derrière Paul. Au bout de quelques instants à déambuler dans les couloirs. Sur les côtés, des portes donnaient sur des pièces ou des agents comptaient l’argent. Il arriva enfin dans les salons privés de Zhen. Celui-ci, assis dans un canapé d’un rouge criard, l’accueillit froidement.
    “ Paul Anderton! Par tous les dieux, tu es le mec le plus couillu que je connaisse ! Je suis curieux de savoir comment tu ose te présenter devant moi avec tout le fric que tu m’a fait perdre !
    -Bonjour Zhen. Je sais j’ai merdé sur le coup des Américains.
    -Merdé, s’emporta Zhen en se levant d’un bond comme un diable sort de sa boîte. Merder, c’est quand tu trompe ta femme et que tu te fais chopper ! Me faire perdre deux millions de crédits c’est salement au-dessus de ça !
    -Je suis venu pour me faire pardonner. ”
    Zhen explosa de rire.
    “ Te faire pardonner ? Tu pense quoi, Paulo ? Que je suis ta mère ? Emmenez ce gars dans la ruelle et butez-le !”
    Alors qu’un vigile allait l’attraper, Paul sortit un objet de sa poche. Un mû. Un petit objet autonome capable de contenir une quantité effroyable de données et une intelligence artificielle de base. Le genre d’objet qui avait été interdit après la Guerre du Millénaire. La guerre contre les machines. Le genre d’objet qui n’était désormais détenu que par quelques parrains de mafias, et dont la technologie pour l’exploiter avait été bannie. En le voyant, Zhen se ravisa.
    “ Attendez ! Qu’est-ce que c’est, demanda-t-il.
    -Tu le sais très bien, Zhen. Je suis sur que tu as à peu près le même. Un mû contenant une comptabilité noire, des dossiers explosifs, et des preuves de pleins de choses qui pourraient faire tomber un cartel. Ou une mafia. ”
    Zhen paraissait de plus en plus intéressé.
    “ Une fois que tu en aura extrait ce qui t’intéresse, et je sais que tu as le technologie pour, tu pourra les envoyer à la police, et faire tomber facilement les propriétaires de ce mû.
    -Et… A qui appartient-t-il ? ”
    Paul sourit.
    “ Aux triades du nord. Quand elles seront tombées, tu sera le seul maître de New Bangkok. ”
    Zhen sourit à son tour, s’approcha de Paul et enroula son bras autour de son cou dans un geste amical.
    “ J’ai toujours su que tu étais un mec bien et que tu allais te racheter, Paulo. Tu veux un verre ?
    -Non merci, Zhen. Je vais repartir. Je voulais juste régler cette affaire rapidement pour éviter que tu ne mette ma tête à prix.
    -C’est une idée judicieuse que tu as eu ! Tu es sur que tu ne veux rien avant de partir ?
    -Si ce n’est pas abuser, juste vingt crédits pour prendre un taxi. J’habite le vieux Samut Sakhon maintenant, et c’est pas la porte à côté à pied…
    -Samut Sakhon ? C’est là que tu te planquais alors ? Vieil escroc ! Filez cent crédits à cet homme, qu’il puisse au moins aller aux putes !”




    L’intérieur du Maxi Monster Friend tenait bien les promesse que sa vitrine en verre brouillé grisâtre donnait. Paul constata avec étonnement que le salon principal permettait déjà d’avoir un aperçu des femmes, des hommes et autres individus non binaires qui louaient leurs corps contre quelques crédits.
    Il se présenta à l’accueil à une bien jolie demoiselle – mais était-ce vraiment une femme ? – qui lui demanda quelles étaient ses envies. N’étant pas fixé, elle lui présenta un écran et fit défiler des photos de ses employés disponibles.
    Il jeta son dévolu sur une Transexuelle du nom d’Anya qui avait un physique qui lui plaisait bien. La gérante attrapa un talkie walkie et baragouina dans un langage que seuls les tenanciers de bordels semblaient connaître. Quelques instants plus tard, Anya arriva. Grande, brune, peau foncée. Elle portait un soutien-gorge de cuir noir et une mini jupe que Paul qualifia en pensée de “vraiment mini”.
    “ Tu veux de l’exib ou tu préfère être tranquille, demanda-t-elle.
    -Je préfère un peu de calme ”, répondit Paul.
    Elle le prit par la main et l’emmena dans un long couloir. Certaines parois étaient opaques, d’autres grisées. D’autres encore entièrement transparentes, laissant voir des couples, des trios, ou plus, s’adonner à tous types de relations sexuelles. Hétéro, gays, lesbiens, fétichistes. Tout était représenté sans aucun tabou.
    Ils entrèrent dans une pièce à la lumière tamisée et sans vis-à-vis. Il ferma la porte derrière lui et donna un tour de verrou.
    La faible lumière permettait difficilement de voir toute la décoration de la pièce, qui devait être spartiate selon Paul. Dans un coin, un matelas posé au sol était visible dans la pénombre.
    Anya se colla à Paul et l’embrassa goulument. Il passa ses mains derrière elle et dégrafa son soutien-gorge. A son tour, elle enleva le t-shirt de Paul. Il sentit alors ses petits seins galbés contre sa propre poitrine, ce qui fît monter son excitation. Quand elle se recula et fit tomber sa jupe, elle mit à jour un pénis d’une taille plus que raisonnable. Paul fût un peu surpris par la taille de la verge, puis se rapprocha d’elle pour l’embrasser à nouveau.




    Le lendemain, Paul se réveilla chez lui, dans son lit, l’esprit tranquille. Il avait enfin pu dormir sur ses deux oreilles, sans craindre d’être trouvé et assassiné par les sbires de Zhen. Il s’assit, complètement nu, et bu un peu d’eau trouble dans le verre situé sur sa table de chevet. Le mal de tête qui commençait à se déclarer lui confirma que de l’eau, et uniquement de l’eau, serait la boisson idéale pour la journée. Sa chambre, qui était aussi sa salle à manger, cuisine, salle de bains, toilettes, était dans un état pitoyable. Crasseux et tout le contraire du casino luxueux où il était la veille. Sur un mur, une photo de lui et Jimmy quand ils étaient jeunes, jouant dans les rues en ruine de New York.
    Alors qu’il se levait, quelqu’un tambourina à la porte. Une voix masculine se fit entendre.
    “ Paul ! Ouvre vite, c’est Jimmy !
    -Du calme, j’arrive !”
    Il chercha tranquillement un caleçon à peu près propre à enfiler. Il se dirigea vers la porte où Jimmy continuait de s’exciter.
    “ Qu’est-ce qui t’arrive Big Jim? T’a forcé sur le Speed? Je t’ai déjà dit que ça allait te bousiller la santé… ”
    Il n’eut pas le temps de finir sa phrase, Jimmy était déjà entré et avait claqué la porte derrière lui. Il paraissait paniqué.
    “ Putain Paul, mais qu’est-ce que t’a foutu?
    -Quoi? J’ai rien fait pour une fois ! Tu va m’expliquer ce qui ce passe ?
    -Il se passe que tôt ce matin les triades du Nord se sont pointées au Jack Rabbit’s ! Ils ont buté plein de monde et sont répartis avec un mû ! Leur mû ! Celui que tu leur a piqué ! ”
    Paul changea de couleur.
    “ Et Zhen, demanda-t-il, fébrile.
    -Zhen, a survécu, et il a mis ses équipes sur toi ! Ta tête est mise à prix à plus de cinq mille crédits ! Ils vont venir, tu dois te barrer vite fait ! ”
    A ce moment, une vitre de l’appartement vola en éclats, transpercée par des balles, et Jimmy s’effondra au sol, la tête et le corps criblés de balles.
    Paul se jeta au sol pendant qu’autour de lui, les balles sifflaient, faisant voler en éclats la table de chevet, l’oreiller, et divers objets. Les fenêtres explosaient toutes les unes après les autres. Il regarda Jimmy, étendu au sol. Il allait l’appeler mais se retint quand il vit que sa cervelle n’était plus entièrement dans sa boîte crânienne.
    Il profita alors d’une accalmie pour se lever et se diriger vers la porte d’entrée en courant, mais une autre salve l’en empêcha. Il bifurqua et plongea au travers de la fenêtre arrière, déjà explosée. Ce faisant, il chuta d’un étage et atterrit dans une benne à ordures pleine. L’odeur l’aurais fait vomir si il n’avait eu qu’une idée en tête : fuir encore, et loin.
    Jimmy, le pauvre Jimmy. Il le pleurerais plus tard. Il savait qu’il avait un bateau dans le vieux port. Enfin, plutôt une coquille de noix. Mais ça suffirait pour s’enfuir. Seul problème : survivre aux deux kilomètres qui le séparait du port.
    Il se mit donc à courir, en caleçon et pieds nus, sur la route boueuse, entre bâtiment en ruines et prostituées transexuelles. Quelques étals de fruits et légumes radioactifs lui barraient parfois le chemin, mais il les esquiva.
    Il fit une pause. Il lui semblait être débarrassé de ses agresseurs. Personne ne le suivait. Alors qu’il reprenait son souffle, un bruit de moto rompit le silence. Paul regarda dans la direction du bruit et aperçu un homme sur une moto noire, fonçant sur lui. Une arme automatique à la main. Paul se remit à courir vers le port, tentant de slalomer pour compliquer la visée de son agresseur. Des passants tombèrent autour de Paul, victimes de balles perdues. La moto se rapprochait dangereusement, et Paul eut une idée en voyant une barre de fer dépasser d’un tas d’ordures au sol. Il la saisit en courant, et quand la moto fut sur lui, il tenta de donner un coup au conducteur, qui l’evita avec une facilité déconcertante. Paul prit alors un risque et tenta de placer la barre dans la roue avant de la moto et réussit. Le véhicule fit un soleil et le conducteur fut propulsé loin devant par les airs, pour aller s’écraser dans un mur.
    Paul récupéra la moto tombée au sol, enleva la barre qu’il venait d’y fourrer, l’enfourcha et partit en trombe. Une deuxième moto apparut sur sa gauche et le prit en chasse. De nouvelles salves de balles jaillirent et le manquèrent de peu. Il accéléra autant qu’il le pouvait, et évita de justesse un étal de fruits. Son poursuivant ne prit pas la peine de l’éviter et passa au travers. Le pauvre commerçant leva les bras au ciel en baragouinant dans la langue locale.
    Au loin, Paul vit le port apparaître. Il repéra rapidement le petit bateau de Jimmy au bout d’un ponton de bois et s’y dirigea. C’était l’un des seuls bateau encore en métal. Depuis la guerre, les bateau en bois, quelque soit leur taille, étaient revenus à la mode.
    Derrière lui, les balles sifflaient toujours. Un de ses rétroviseurs explosa. Alors qu’il allait s’engager sur le ponton et qu’il commençait à se poser la question de comment monter sur le bateau et le démarrer sans se faire tuer, une balle fit exploser son pneu arrière et il bascula sur le côté. Il dérapa sur le flanc de la moto qui continuait sa course folle sur le ponton, et se souvint avec douleur qu’il était encore en caleçon. Sa jambe droite lui faisait horriblement mal et lui semblait en feu. Il poussa un cri de douleur.
    La moto continua de s’approcher du bord à une vitesse folle, jusqu’à finalement tomber dans l’eau avec son occupant. Il coula à pic et se maintint à la moto, alors que son poursuivant s’arrêta net au bord de l’eau pour vider son chargeur sur la surface.
    Sous l’eau, Paul pouvait voir les balles entrer dans l’eau et tracer des sillons de bulles. Il nagea sous l’eau malgré l’horrible douleur qui irradiait dans sa cuisse, pour finalement ressortir discrètement sous le ponton, et attendre le départ du motard assassin. Il attendit encore ce qui lui semblait être une dizaine de minutes et se dirigea à la nage vers le bateau de son ami. Il y monta discrètement par bâbord et se coucha aussitôt pour ne pas être vu. Sa cuisse le faisait horriblement souffrir et la blessure avait vraiment une mauvaise mine.
    Le bateau était vraiment ridicule par rapport aux autres présents dans le port. Environ cinq mètres de long sur deux de large. Paul se hissa jusqu’au poste de pilotage et récupéra la clé dans la partie secrète taillée par Jimmy. Ce con paumait toujours ses clés, aussi il les cachait partout où il en avait besoin…
    Il démarra le bateau et poussa les gaz a fond pour s’éloigner le plus rapidement possible du port. Une fois à bonne distance, il s’effondra et s’autorisa à regarder sa cuisse. Celle-ci lui faisait atrocement mal. Il s’examina rapidement et conclut qu’aucune balle ne l’avait touché, malgré le nombre de cartouches tirées. Il repensa à Jimmy. L’espace d’un instant il eut honte de l’avoir abandonné. Mais il était mort, que pouvait-il faire d’autre ?
    Il était mort.
    Mort par sa faute.
    Il se sentait coupable, comme si il avait lui-même pressé la détente.
    Il avait pourtant été fier de son casse chez les triades du nord. Un beau coup, discret mais exceptionnel. Il pensait ne pas avoir été repéré. Grossière erreur.
    Il était maintenant sur un bateau, grièvement blessé à la jambe. Son meilleur et seul ami était mort et il n’avait aucune foutue idée de où aller. Il sentit une vague de froid l’envahir, et s’endormit.
    Quand il se réveilla, le soleil avait sérieusement entamé sa course vers l’océan et la rencontre serait pour bientôt. Le moteur du bateau était arrêté. Autour de lui, rien d’autre que l’immensité de l’océan. Sauf quand il regarda vers la poupe du bateau. Il écarquilla les yeux. Un énorme navire en bois fonçait droit vers lui. Il le reconnu immédiatement.
    Une voix familière lui parvint, amplifiée par un antique porte voix. C’était Zhen.
    “ Pas la peine de t’enfuir, Paulo. J’aurais ta peau même à l’autre bout du monde. ”
    Paul se releva et tenta de redémarrer le bateau. Impossible. Il n’avait plus de carburant. Mais bon sang combien de temps avait-il dormi ?
    Il se retourna alors, pour faire face à son destin. Il s’attendait à sentir la douleur lancinante d’une blessure par balle d’un instant à l’autre. Il voulait fermer les yeux mais n’y arrivait pas. Sur le pont, les sbires de Zhen paraissaient peu charitables. Le navire se rapprochait de plus en plus. Un des hommes pris un pistolet lance harpon, visa le bateau de Paul et fit feu. Le harpon, suivi par une corde, s’élança à une vitesse vertigineuse mais s’arrêta net à quelques mètres de Paul, avant de tomber à pic dans l’océan. Paul ne comprit pas ce qui venait de se passer.
    Le bateau de Zhen continuait à se rapprocher dangereusement. Alors que l’homme au lance harpon essayait de comprendre ce qui venait de se passer, tout comme Paul, le bateau s’arrêta net, secoué d’un immense tremblement. Comme si il avait heurté un mur invisible, l’immense bateau se ratatina. Sa poupe s’écrasa sur elle-même et, l’arrière poussant, continua de s’écraser. Paul avait l’impression d’être derrière une vitre et que le bateau était en pâte à modeler. Il n’entendit aucun bruit, alors que le bruit aurait dû être assourdissant. Ou l’était sûrement de l’autre côté du mur invisible. Inexorablement, le bateau coula, à moins de dix mètres de Paul, avec tout son équipage. Et Paul le regarda, impuissant. Sans comprendre ce qu’il se passait.
    Le navire sombra totalement, et Paul ne vit personne réapparaître. Tout le monde était mort.
    C’est alors qu’un bruit aigu lui transperça les tympans. Aussitôt il se boucha les oreilles avec les mains mais le son était trop fort. Le bruit se fit de plus en plus fort. Il avait l’impression que sa tête allait exploser. Il n’entendit pas son moteur, pourtant vide de tout carburant, démarrer. Il s’évanouit.