La Princesse et la Rose : Chapitre I
Il était une fois, dans un pays fort lointain, une princesse qui s’appelait Lisamélie. Elle était très jolie, la plus jolie du Royaume. Ses parents, le Roi et la Reine, étaient très fiers d’elle. C’était une jeune fille pleine de joie de vivre et très drôle. Elle passait la plupart de son temps libre à courir dans le château où à vouloir faire des farces aux domestiques.
Mais ce qu’elle adorait par dessus tout, c’était les fleurs. Dans les serres du château, elle allait souvent voir Maximilien, le jardinier Royal. Elle aimait son travail. Il était si doué… Il savait mettre ensemble les fleurs pour rendre le bouquet non seulement beau, mais aussi lui donner une odeur unique, mélange parfait des odeurs de toutes les fleurs du bouquet.
Et pour le jardin du château, le Roi et la Reine lui avaient donné carte blanche : c’était lui qui décidait ce qu’il fallait planter, et où.
Ce jour-là, Lisamélie était entrée silencieusement dans les serres afin de faire une farce à Maximilien. Ce dernier était en train de travailler à son bureau. Lisamélie s’approcha discrètement derrière lui, et au moment où elle allait le chatouiller, il se mit à parler, en continuant de s’occuper de ses plantes.
-Il ne sert à rien d’essayer de me surprendre, votre altesse. Je vous ai senti arriver.
-Comment ça, senti, répliqua la princesse, vexée que sa blague n’ait pas fonctionné. Insinuez-vous que je ne sente pas bon ? J’ai les meilleurs parfums du Royaume !
-Je n’ai pas dit une chose pareille, votre altesse. Et je ne me le permettrait jamais. Je dit juste que vous sentez différemment des fleurs de cette serre.
La princesse réfléchit.
-Vous pouvez savoir qu’une personne est entrée dans votre serre, juste à son odeur ?
-Oui, mademoiselle. C’est un don que j’ai. Je comprends ce que disent les fleurs avec leurs odeurs. De plus, votre parfum est assez rare. Une alliance assez unique de plusieurs senteurs de roses, d’épices rares, d’essences lointaines… Un parfum que seul un Roi peut offrir à sa princesse pour ses dix huit printemps.
La princesse sourit.
-Eaux d’orient, continua Maximilien. Je me trompe ?
-Bien sur que non, répondit Lisamélie en riant. Vous ne vous trompez jamais !
Elle retourna vers la porte des serres, puis se ravisa.
-Serez-vous présent demain pour mon anniversaire ?
-Altesse, un homme comme moi n’est pas présent pour les anniversaires royaux. Je ne ferais que décorer la salle.
-Je vous ferai parvenir une invitation dès cet après-midi. Je veux que vous soyez présent.
Maximilien lui souri.
-Ce sera un grand honneur, princesse.
-Très bien, et mettez-vous sur votre trente et un ! Mon père est très à cheval sur le protocole…
-Bien entendu, répondit le jardinier. Par contre, je ne suis pas sur que donner le parfum en cadeau la veille de l’anniversaire soit très protocolaire…
-Vous lui direz vous-même, lança la princesse en quittant les serres.
-Ou pas, répondit Maximilien, pour lui-même.
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