La Princesse et la Rose : Chapitre VII
Le lendemain ils se remirent en route vers la rivière afin de la longer. La journée se déroula paisiblement et en milieu d’après-midi, alors qu’ils continuaient de longer la rivière Fourbe, deux falaises se formèrent autour d’eux. Doucement, les parois autour d’eux se faisaient de plus en plus hautes.
Quand la lumière commença à diminuer, Lisamélie proposa de montrer le camp.
-C’est impossible, répondit Maximilien. Pas ici. Nous sommes au bord de la rivière. Je n’ai pas fait attention quand les falaises se sont mises à s’élever. J’ai commis une erreur. Nous devons soit continuer d’avancer jusqu’à ce que ces satanés falaises nous laissent nous éloigner de la rivière, soit nous faisons demi tour jusqu’à l’entrée des falaises.
-Mais ça fait plus de trois heures que ces falaises sont là ! Cela nous ferait perdre un temps précieux !
-Je suis désolé, Majesté. C’est de ma faute.
-Ce n’est pas grave. Continuons. Tant pis s’il faut faire une nuit blanche !
Ils se remirent donc à avancer, s’enfonçant de plus en plus loin entre les falaises. Bientôt la nuit tomba. Ils allumèrent des torches pour s’éclairer mais ne s’arrêtent pas. La nuit fut pénible et longue, surtout pour Lisamélie qui était habituée à la vie paisible et routinière au château.
Quand le soleil se leva, dans l’alignement de la rivière, Maximilien prit un air enjoué.
-Regardez Majesté ! Les falaises s’arrêtent enfin !
Devant eux, à environ cinq cents mètres, les falaises s’arrêtaient de façon abrupte. Elles faisaient place à une plaine recouverte d’herbe.
-Nous pourrons peut être faire une petite sieste, demanda Lisamélie, éreintée.
Soudainement, le visage de Maximilien s’assombrit.
-Oui nous en ferons une. Mais après un ultime effort.
Ils secoua les rênes de son cheval et hurla.
-Au galop, vite !
Lisamélie fut étonnée, mais son cheval semblait d’accord pour suivre celui de Maximilien, et il partit à toute allure à sa suite.
-Que ce passe-t-il, cria Lisamélie, perdue.
-Regardez devant, lui lança Maximilien sans s’arrêter.
Lisamélie regarda au loin et vit quelque chose bouger sur la rivière, quelques kilomètres en amont. C’était bleu, et sacrément gros. Et ça arrivait vers eux à toute vitesse.
-Mais qu’est-ce que c’est ?
Elle n’eut pas besoin d’attendre la réponse. Elle devina. C’était une crue. Une vague de plusieurs dizaines de mètres de haut, qui fonçait que eux à la vitesse d’un cheval au galop. Lisamélie comprit le plan de Maximilien et le suivit donc. Ils arrivent là où les falaises s’arrêtaient et sortirent du lit de la rivière. La vague était très proche.
Dès qu’il le put, Maximilien indiqua à son cheval de faire quasiment demi-tour, afin de monter sur la falaise.
-Plus nous serons en hauteur et plus nous serons en sécurité, lança Maximilien.
Lisamélie le suivit donc. La vague était maintenant très proche, à quelques dizaines de mètres à peine.
Heureusement, la colline montait rapidement et ils furent vite en haut.
Dans le ravin, l’eau s’engouffra dans un grondement sourd tandis que le reste de la vague vont mollement mourir aux pied des chevaux de Lisamélie et Maximilien.
Lisamélie était sidérée. Elle regardait les millions de tonnes d’eau se déverser entre les deux falaises, quand elle s’interrogea:
-Mais bon sang, Maximilien ! C’était quoi ça ?
Maximilien regardait également le torrent qui semblait ne jamais s’arrêter. Puis soudainement, l’eau se calma et reprit son cours normal. Maximilien releva la tête et regarda la princesse.
-C’est la rivière Fourbe votre Altesse.
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