La Princesse et la Rose : Chapitre V
La journée passa rapidement et le soleil avait sérieusement entamé sa descente vers le sol quand Lisamélie revint sur un sujet qui la turlupinait.
-Dites moi, Maximilien. Vous me semblait bien au courant des fais d’armes de Valik.
-Sa réputation dépasse nos frontières, princesse, répondit Maximilien.
-J’ai une intuition, reprit la Princesse. Comme si vous et Mère me cachiez quelque chose.
Maximilien rougi.
-Vous n’êtes pas vraiment jardinier, n’est-ce pas?
Maximilien ne répondit pas. Ils venaient de franchir une colline et Maximilien fit arrêter son cheval à son sommet. Lisamélie s’arrêta également.
-Vous ne me répondez pas… J’ai donc raison! Moi qui croyais vous connaître ! Qui êtes-vous en vérité ?
Maximilien tendit son bras gauche droit devant lui et pointa du doigt l’horizon.
-Les falaises d’or, lâcha-t-il finalement.
Lisamélie suivi du regard la direction indiqué par Maximilien en tournant lentement la tête. Son regard s’illumina.
Droit devant eux, le soleil se couchait derrière une falaise, à environ trois kilomètres. La falaise était très large, plusieurs kilomètres de large. Elle brillait d’un jaune éclatant. Comme de l’or. Les reflets du soleil couchant apportait à la scène un puissance dramatique phénoménale. Lisamélie allait en pleurer tellement le spectacle était beau.
-Ce n’est pas vraiment de l’or n’est-ce pas, finit par dire la Princesse.
-Non majesté. C’est une variété de tulipes d’un jaune éclatant qui ne pousse qu’ici. Je suis déjà venu en cueillir pour certaines décorations particulières du château. Votre fête d’anniversaire, par exemple. Pour vos dix ans.
-Je me rappelle de ces tulipes. Elles m’avaient fascinées par leur teinte brillante.
-J’ai essayé d’en faire pousser dans les serres royales, mais elles ne prennent qu’ici. J’ignore pourquoi.
Ils se remirent en route et entrèrent dans le champ de tulipes avant que le soleil ne soit totalement couché.
-Vous avez une idée de la suite, demanda Lisamélie. Le triple tumulte?
-Maximilien réfléchit tout en regardant au loin, au-delà de la falaise. Le décor s’assombrissait de secondes en secondes, mais on distinguait encore des montagnes au loin, des champs, une rivière…
-J’avais un doute, reprit Maximilien, mais plus maintenant.
Il leva à nouveau la main gauche pour désigner quelque chose, au loin. Lisamélie suivit du regard la direction indiquée et vit ce qu’ils cherchaient. Au loin, reflétant la lumière rougeoyante du soleil couchant, deux rivières se rejoignaient violemment pour n’en former qu’une.
-Vous avez raison, lâcha finalement Lisamélie.
-Ressortons du champ, nous allons établir notre campement ici, dit Maximilien. Demain nous essaierons de trouver un chemin qui nous permette de descendre, afin de rejoindre le lit de la rivière. Nous la remonterons jusqu’à ce “triple tumulte”.
-Cette odyssée s’annonce bien, reprit Lisamélie.
-Pour l’instant oui. Mais c’est la suite du poème qui m’inquiète. Personne ne va jamais par là car c’est réputé trop dangereux.
-Trop dangereux ? Quels genres de dangers?
-On ne sait pas, repris Maximilien. Personne n’en est jamais revenu pour témoigner.
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