La Princesse et la Rose : Chapitre IV
La Princesse et le jardinier étaient déjà sur leurs destriers, prêts à partir. De chaque côté des chevaux, de gros sacs de provisions pendaient lourdement.
-Je vous inquiétez pas, mère. Tout va bien se passer.
La reine se dirigea vers Maximilien.
-Voici donc venu le jour où vous réglez votre dette, Maximilien, chuchota la Reine.
L’homme hocha la tête d’un air grave.
-Protégez la Princesse, repris la Reine à voix haute. Au péril de votre vie s’il le faut.
-Oui Majesté, répondit-il.
-Mère, reprit Lisamélie. Je n’ai nullement besoin d’être protégée. Il est jardinier, pas chevalier. Je ne le vois pas attaquer les ennemis à coup de tulipes ! Sans vous offenser, Maximilien.
L’homme baissa les yeux.
-Si Maximilien vient avec moi, c’est pour ses qualités de botaniste. Nous devons partir maintenant, mère. Le temps nous est compté pour sauver père.
Soudainement, un bruit de sabot de cheval au galop se fit entendre. C’était Soren, le fils du roi Éric, qui chevauchait rapidement en leur direction. Il s’arrêta près d’eux, descendit de sa monture, puis se présenta à la reine en faisant une révérence.
-Majesté, dit-il. Permettez moi d’accompagner la princesse dans ce périple.
Lisamélie descendit de son cheval pour le retrouver.
-Hélas, mon ami, dit-elle. La prophétie parle d’un seul et unique compagnon pour accompagner. Et Maximilien est le seul à pouvoir me conduire jusque la rose des âmes.
Soren baissa les yeux.
-J’aurais tant voulu être cette personne qui vous protégera, princesse.
Lisamélie souri.
-Je le sais, Soren. Nous avons grandi ensemble comme des cousins et nous avons vécus mille aventures merveilleuses. Mais aujourd’hui c’est avec Maximilien que je dois partir. Mais dès que je serais de retour, nul doute que vous pourrez à nouveau veiller sur moi.
Elle déposa un baiser sur sa joue et il rougit. Elle remonta sur son cheval.
-Vous allez me manquer princesse, dit Soren.
Elle le fixa dans les yeux.
-Vous aussi, prince Soren.
Elle se retourna, secoua les rennes de son cheval, et celui-ci parti au galop, suivi de Maximilien.
Quand le tonnerre du bruit des chevaux fut dissipé, la reine s’approcha de Soren.
-Votre regard me rappelle celui de mon époux lorsque je l’ai rencontré. Pourquoi n’avouez-vous pas vos sentiments à Lisamélie ?
-Majesté, je ne me permettrais pas ! Jamais sans l’accord du Roi son père.
-Arrêtez vos protocoles… Je vois bien comment vous vous regardez tous les deux. Je sais ce que vous éprouvez sans l’avouer. Dîtes lui, dès qu’elle rentrera. Elle a besoin de l’entendre autant que vous de le dire.
-Bien Majesté, répondit Soren.
Il monta sur son cheval et retourna au pas chez lui, le cœur lourd.
-Vous savez où trouver ces falaises d’Or, Maximilien ?
-Oui, princesse, j’ai une petite idée. C’est assez loin, mais nous devrions y être avant le coucher du soleil.
-Vous êtes sûr de vous?
-J’ai une assez bonne idée des falaises d’or, puis du triple tumulte… pour le reste nous verrons bien.
-C’est déjà un bon début. Valik n’avais aucune idée de ce que cette énigme racontait.
-Valik est âgé et fatigué Altesse. De plus je pense qu’il s’en veut énormément de ne pas avoir pu empêcher l’empoisonnement de votre père. Il a été un fidèle compagnon de votre grand-père puis de votre père. Même s’il n’a pas approuvé certaines décisions il a toujours été d’excellente compagnie. C’est un homme bon.
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